Sorcellerie ou soin populaire ?
Ce que vos lignées guérisseuses transmettent encore
et comment les retrouver dans vos archives
Elles n'ont laissé ni traités, ni titres officiels, pourtant leurs gestes ont traversé les siècles. Guérisseuses, rebouteux, sages-femmes… Derrière ces figures de l’ombre se cachent des lignées entières, souvent oubliées, parfois effacées, mais toujours vibrantes sous la surface de l’histoire. Et si ton intuition, tes mains, ton regard — portaient l’empreinte silencieuse de cet héritage ancestral ? Ce voyage entre archives, mémoire du corps et transmission invisible t’invite à (re)découvrir ce que ta généalogie ne dit pas encore…
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On a souvent rangé vos aïeules « qui savaient » du côté de la sorcellerie. Pourtant, derrière ce mot qui accuse, il y a bien souvent du soin populaire : des gestes précis, des savoirs transmis, un réseau d’entraide qui tenait la vie quand elle vacillait. Cet article vous propose de démêler les deux. Vous y verrez comment lire vos archives – actes qui mentionnent une « accoucheuse », notes d’herbier, inventaires, coupures de presse, objets gardés – pour repérer une lignée guérisseuse et la raconter avec justesse.
Nous suivrons la trace des mains qui apaisent, des plantes qui soulagent, des bénédictions qui rassemblent, sans opposer traditions et médecine : l’enjeu est d’élargir le soin, pas de le diviser. En filigrane, une invitation à faire de votre généalogie un lieu de réparation : nommer utilement, sourcer sobrement, transmettre sans folklore.
Et si ce chemin s’ouvre, poursuivez avec Quand le corps parle à la place de l’histoire : vous y trouverez comment un symptôme peut réclamer une mémoire, puis revenir ici pour lui donner des preuves et une place.
I — D’où vient la confusion ? Petite histoire d’un effacement
Vous n’êtes pas la première personne à hésiter sur les mots. Selon les époques et les lieux, la même femme a pu être appelée sage-femme, rebouteuse, guérisseuse, sorcière, ou faiseuse d’anges. Cette instabilité du vocabulaire n’est pas un hasard : elle dit une lutte de pouvoir autour du soin.
Le soin comme pratique communautaire. Avant l’industrialisation hospitalière, la santé s’organisait largement à la maison et au village. Savoirs d’accouchement, plantes, massages, “remises” d’articulation, prières et protections : le répertoire est large, composite, mêlant empirisme, symbolique et religion. Dans bien des régions, ces rôles sont tenus par des femmes et des autodidactes formés par l’observation et l’apprentissage familial.
L’institutionnalisation du médical. À partir de l’époque moderne, puis au XIXᵉ-XXᵉ siècles, la médecine savante s’institutionnalise : universités, examens, diplômes, hôpitaux, monopoles professionnels. De pair, la police des pratiques s’intensifie : poursuites pour exercice illégal, contrôle des sages-femmes, soupçon de “superstition”. Le “savoir du livre” prend le pas sur le “savoir du corps”. Ce mouvement, décrit par les historiens et sociologues, décale l’autorité et déclasse nombre de soignantes populaires.
La rhétorique de la “sorcellerie”. L’étiquette sert souvent à disqualifier ce qui échappe à la norme dominante. Des femmes qui font naître, soulagent, prédisent le temps des corps peuvent être lues comme menaçantes ; on les ridiculise ou on les pourchasse. L’archive conserve alors surtout la trace du conflit (procès-verbaux, dénonciations), moins celle du service rendu (naissances assistées, douleurs calmées, entraide quotidienne). D’où l’impression de “sorcellerie” omniprésente : ce que nous lisons est biaisé par la nature des documents.
Conclusion provisoire. “Sorcellerie” n’est pas une essence : c’est souvent un point de vue posé sur des pratiques de soin qui mêlent techniques du corps, symbolique, religion et réseau social. Appelons donc leur cœur : le soin populaire.
II — Ce qu’était et est encore le soin populaire
Le soin populaire n’est pas l’anti-médecine. C’est un écosystème de gestes, de savoirs et de relations, ajusté aux contraintes d’une époque et d’un lieu. Pour le reconnaître dans les récits familiaux et les archives, repérez trois dimensions :
La fonction. Que “protège” ou “répare” le geste ? Une articulation remise, une fièvre contenue, un accouchement accompagné, une peur apaisée. Le soin populaire agit (massages, cataplasmes, herbes), cadre (règles des premiers jours), relie (aux voisins, aux marraines, aux ancêtres).
Le symbole. Les cultures partout dans le monde articulent soin du corps et protection symbolique : prières, bénédictions, amulettes contre l’envie ou le “mauvais œil”, chants, fumigations. Il ne s’agit pas de “magie” au sens naïf : c’est une technologie sociale qui canalise l’attention, rassure, organise l’entraide et donne du sens au passage (naissance, maladie, deuil).
La transmission. Le savoir circule par observation, par imitation, par récit, par objets (herbiers, grigris, images pieuses, cahiers de recettes). On n’écrit pas toujours, mais on répète, on montre, on corrige. Ce qui vous parvient aujourd’hui peut être sans mots : une aisance à masser, un “feeling” du corps, un réflexe d’aller vers les plantes, une place naturelle au chevet
Pourquoi cela vous concerne. Même si une lignée a été interrompue (exode rural, colonisation, hospitalisation du soin), des traces demeurent : dans les archives (professions, procès, mentions marginales), dans les objets (médailles, carnets, herbiers), dans la mémoire du corps (habiletés, intuitions), dans la langue (surnoms, bénédictions). Votre généalogie peut les faire réapparaître.
III — “Le silence transmet” : intuition, mémoire et prudence
Vous l’avez peut-être vécu : un jour, vous “savez” masser une entorse, calmer un nourrisson, trouver la bonne tisane. D’où vient ce “savoir sans cours” ? Les sciences humaines admettent plusieurs voies : apprentissages précoces oubliés, imitation familiale, appartenance à des milieux où ces gestes circulent, narrations qui orientent l’attention (“chez nous, on soigne”). Des recherches contemporaines sur les transmissions intergénérationnelles montrent aussi comment récits, émotions et contextes façonnent durablement nos dispositions.
Faut-il tout expliquer par la psychogénéalogie ? Non. Mais il est légitime d’y voir une lampe de poche : elle met en lumière des répétitions (prénoms, dates, métiers d’aide), des silences (interdits, peurs), et ouvre des questions à vérifier. La prudence consiste à recouper ces intuitions avec des faits (actes, journaux, objets), et à garder des conclusions nuancées. Ce qui compte, au fond, c’est la mise en récit : reconnaître une part de votre histoire, sans assigner personne.
IV — Comment repérer une lignée guérisseuse dans vos archives
1) Commencez par ce que vous avez
Photos : scènes d’accouchement à domicile, femmes entourées, mains posées, objets récurrents (ciseaux, bassines, herbes, médailles).
Objets : herbiers, mortiers, flacons, images pieuses accrochées au berceau, cahiers de recettes, rubans rouges, chapelets usés.
Récits : “ta grand-mère remettait les épaules”, “tante savait quand une naissance arrivait”, “on venait chez nous pour les plantes”.
Notez qui raconte quoi, où, quand. Photographiez, transcrivez, datez.
2) Pistez les mentions dans les actes
État civil / paroisses : sage-femme, accoucheuse, herboriste, rebouteux, matrone, garde-malade, nourrice.
Actes notariés / inventaires : listes d’objets (plantes, instruments), clientèles, reconnaissances de dettes “pour soins”.
Procès-verbaux / rapports : dénonciations pour “exercice illégal”, “sorcellerie”, “faiseuse d’anges” ; lisez au-delà de l’accusation : qui consulte ? que paye-t-on ? quelle réputation ?
Astuce : élargissez l’aire géographique (un canton, un diocèse) et les mots-clés (orthographes anciennes : sage femme, rebouteur, reboutteux).
3) Suivez les alliances
Le soin populaire vit en réseau. Un parrain/marraine “étonnant”, un voisin notable, une religieuse, un médecin de campagne coopératif : lisez qui s’agrège autour de ces femmes et hommes. Souvent, le parrainage sert de pont social qui sécurise l’activité.
4) Regardez les contextes
Guerres, épidémies, fermetures de maternités, routes enneigées : les pics de soin populaire suivent les contraintes du réel. Croisez vos trouvailles avec la presse locale, les monographies communales, les archives hospitalières.
5) Concluez sobrement
Préférez des formules comme : « Plusieurs indices suggèrent que Jeanne a exercé comme accoucheuse non diplômée dans le hameau entre 1898 et 1910 ; sa réputation est confirmée par X et Y. » Plutôt qu’un « Jeanne était sorcière ». Vous gagnez en crédibilité et personne n’est enfermé.
V — Trois vignettes pour “voir” ce que disent les détails
Vignette 1 — “Accoucheuse de fait”
Dans votre livret de famille, l’arrière-grand-mère Jeanne n’a pas de profession. Mais un acte de naissance de 1907 la cite “présente en qualité d’accoucheuse”. Deux actes voisins confirment. Un inventaire après décès mentionne un coffre de linges et un “carnet de visites”. Rien d’illégal, pas de diplôme : une praticienne du réel qui assiste, rassure, coordonne. Le mot “sorcière” ne dit rien de son utilité.
Vignette 2 — “Rebouteux” et réputation
Un ancêtre paternel est noté “journalier”. Pourtant, le journal local (rubrique faits divers) évoque “X, rebouteux bien connu, a remis l’épaule d’un muletier”. Une photographie le montre mains posées sur un voisin. Des dettes réglées en nature (bois, grains) apparaissent dans un contrat. Le geste n’est pas magique : c’est un savoir manuel devenu service.
Vignette 3 — Objets qui parlent
Dans une boîte, vous trouvez un herbier soigné, des rubans rouges, une médaille usée. Un carnet mentionne “tisane de feuilles de frêne — pour les fièvres”. L’amas raconte un répertoire de gestes : plantes, protection symbolique, veille auprès des malades. L’archive matérielle corrige les silences du texte.
VI — “Sorcellerie” vs soin populaire : la différence en clair
Sorcellerie (dans les archives) : le mot étiquette un conflit, une incrimination, une peur. Il renseigne davantage sur l’autorité qui parle (curé, notable, policier) que sur la réalité de la pratique.
Soin populaire : désigne l’ensemble des gestes, savoirs, rituels et alliances qui apaisent, accompagnent et réparent dans un contexte concret. Il peut inclure du symbolique (prières, amulettes) et du technique (plantes, manipulations).
La clé pour vous, généalogiste : requalifier ce que vous lisez. Quand l’archive dit “sorcière”, demandez-vous : quelle fonction tenait-elle ? qui venait la voir ? quels savoirs (mains, plantes, rituels) étaient mobilisés ? Vous passerez de la caricature à l’utilité sociale et à la transmission.
VII — Et aujourd’hui ? Pourquoi ces lignées changent encore votre façon de soigner ou d’être soigné·e
1) Réhabiliter l’ordinaire du soin
Reconnaître une lignée guérisseuse dans votre famille, ce n’est pas renier la médecine. C’est réhabiliter l’ordinaire du soin : mains posées, écoute, présence, réseau. Cela complète la clinique moderne, surtout dans les passages (naissance, maladie, deuil) où le sens compte autant que la technique.
2) Réparer des transmissions coupées
Nommer ces figures apaise parfois des tensions silencieuses : une vocation jamais reconnue, un talent rabaissé, un procès qui a fait honte. La généalogie devient un lieu de réparation : vous remettez un mot juste sur une pratique utile, vous rendez à ces femmes et hommes une dignité.
3) Donner des repères aux générations présentes
En documentant ces lignées, vous offrez à vos enfants une carte de filiation : d’où viennent nos gestes de soin, pourquoi tel prénom, telle prière, telle tisane ? Ce sont des récits d’appartenance qui soutiennent, dans les périodes de fragilité.
VIII — Et aujourd’hui ? Pourquoi ces lignées changent encore votre façon de soigner (ou d’être soigné·e)
Redécouvrir une lignée de guérisseuses ne revient pas à opposer “tradition” et médecine. Cela permet d’élargir le cadre du soin. La clinique moderne traite les pathologies avec une efficacité inégalée, mais elle laisse souvent en friche l’ordinaire relationnel du soin : la présence, la continuité, la capacité d’expliquer et de contenir l’angoisse. Or c’est précisément ce que les pratiques de soin populaire savent faire depuis longtemps. Lorsque vous identifiez, dans votre histoire familiale, une accoucheuse de village ou un rebouteux de hameau, vous reconnaissez un modèle où le corps, le récit et la communauté sont pensés ensemble.
Cette reconnaissance n’a rien d’ésotérique : elle vous donne des repères pour organiser, aujourd’hui, un entourage protecteur autour des passages de vie — naissance, convalescence, deuil — sans renoncer aux apports de la médecine. Elle autorise aussi des vocations longtemps minorées : on comprend qu’“avoir la main”, “savoir tenir une chambre”, “apaiser par la voix” ne sont pas des dons ineffables, mais des compétences acquises et transmises, que l’on peut nommer, encadrer et mettre au service des proches.
La réparation joue ici un rôle décisif. Beaucoup de familles ont porté la honte d’un procès, d’une dénonciation, d’un métier “non reconnu”. Nommer les gestes utiles de ces aïeules et aïeux produit un effet de soulagement : l’histoire cesse d’être un fardeau secret et redevient une ressource. Vous sortez de la caricature de la “sorcière” pour décrire une praticienne du réel ; vous remplacez la rumeur par un dossier sourcé ; vous offrez aux plus jeunes un récit d’appartenance qui n’enferme personne, mais explique pourquoi certaines habiletés, certains réflexes de soin existent dans la famille. C’est en ce sens que ces lignées continuent de changer votre manière d’être soigné·e et de soigner : elles réhabilitent ce qui, dans le soin, relève de la relation et du sens.
IX — Une méthode d’enquête qui produit de la connaissance, pas du mythe
La psychogénéalogie peut vite basculer dans la légende si l’on s’en tient à des intuitions séduisantes. L’enjeu est d’articuler l’écoute des récits avec l’examen des pièces. Concrètement, commencez par formuler une question vérifiable : « Dans notre famille, quelqu’un tenait-il une fonction d’accoucheuse non diplômée ? », « D’où vient cette réputation de remetteur d’os ? ». À partir de là, vous confrontez les souvenirs aux sources : actes d’état civil mentionnant une présence régulière aux naissances, inventaires après décès listant des herbiers ou un matériel de soins, presse locale relatant un fait divers où l’on sollicite un rebouteux, correspondances familiales évoquant les “services” rendus.
Ce travail ne fabrique pas des certitudes absolues, mais il fait émerger des probabilités solides, situées, qui valent plus qu’une étiquette générale. Vous pouvez alors écrire, de façon sobre et transmissible : « Entre 1898 et 1910, Jeanne Delorme a assisté plusieurs accouchements dans le hameau ; sa réputation d’accoucheuse de fait est attestée par trois actes et un carnet de visites. » Cette phrase, simple et sourcée, pèse davantage qu’un récit spectaculaire ; elle peut entrer telle quelle dans un album de famille, un blog ou un dossier d’archives personnelles.
De ce point de vue, la psychogénéalogie retrouve une juste place : elle sert de déclencheur, une lampe de poche qui oriente vers des zones d’ombre — prénoms répétés, métiers d’aide, silences autour d’un procès —, mais elle ne tient pas lieu de preuve. Ce qui fait autorité, ce sont les croisements : un acte, un objet, un témoignage indépendant. Plus vous documentez, plus le récit gagne en nuance : on découvre souvent des coopérations entre soignantes populaires et médecins de campagne, des arrangements tacites avec le clergé, des formes d’entraide qui contredisent le cliché d’une opposition frontale. L’histoire réelle est toujours plus subtile que les catégories qui la recouvrent.
X — Quand le corps réclame une mémoire : prolonger l’enquête
Il arrive que l’on entre dans cette recherche par le corps : une fatigue qui s’éternise, un appel vers les métiers du soin, un besoin impérieux de “faire avec ses mains”. Plutôt que d’y voir une preuve d’hérédité occulte, regardez-y un indice à explorer. Votre article compagnon, Quand le corps parle à la place de l’histoire, éclaire ce moment où un symptôme devient messager : il pousse à interroger les récits familiaux, non pour s’y enfermer, mais pour leur donner une place. La démarche est simple : vous écoutez ce que le corps signale, vous ouvrez deux ou trois hypothèses raisonnables, vous allez chercher des pièces, puis vous revenez au présent avec un récit plus habitable. C’est souvent suffisant pour apaiser : le secret perd sa puissance parce qu’il a trouvé un cadre, une langue et quelques preuves.
Cette boucle corps qui appelle, archives qui répondent, récit qui relie est précieuse. Elle évite deux écueils symétriques : la crédulité qui transforme toute coïncidence en destin et le scepticisme qui dénie toute valeur aux transmissions symboliques. Entre les deux, il y a votre travail patient, qui accepte l’incertitude mais refuse l’obscurité. Vous ne “révélez” pas une vérité cachée ; vous composez, pas à pas, une connaissance partageable.
XI — Écrire pour transmettre : du portrait familial au bien commun
Lorsque vous avez rassemblé assez d’indices, l’étape suivante consiste à écrire. Un portrait court vaut mieux qu’une thèse : une page, une photographie, trois pièces citées, quelques lignes de contexte régional. Ce format tient dans un album, se lit en famille, se partage sans polémique et peut même rejoindre, un jour, une collecte patrimoniale locale.
Écrire n’est pas seulement restituer ; c’est aussi réparer. Vous redonnez un nom, un métier de fait, une utilité sociale. Vous inscrivez ces gestes dans l’histoire commune plutôt que dans le placard des rumeurs. Et vous laissez aux générations suivantes un matériau réutilisable : elles sauront d’où leur viennent certaines habiletés et à qui dire merci.
La diffusion doit rester exigeante. Citer vos sources, dater vos témoignages, distinguer ce qui est établi de ce qui reste hypothèse : cette rigueur protège les personnes et accroît la portée de votre travail. Elle rend possible des dialogues féconds avec les soignants et les chercheurs d’aujourd’hui, qui reconnaîtront dans vos portraits la complexité réelle du soin : des mains, des savoirs, des relations, des institutions, des croyances qui coexistent et se transforment.
Conclusion
À mesure que vous avancez, la question “sorcellerie ou soin populaire ?” perd son caractère polémique. Elle se résout dans l’attention aux fonctions réelles des gestes, aux conditions concrètes d’exercice, aux alliances qui se tissent autour des corps.
La généalogie vous offre un terrain privilégié pour mener cette enquête avec justesse : elle vous donne des noms, des lieux, des dates, des objets ; elle vous oblige à la précision et vous autorise à la nuance.
Au bout du chemin, vous n’aurez pas seulement rempli une case de plus dans un arbre ; vous aurez rendu à votre famille un savoir-faire, une dignité, un récit qui tient. Et peut-être aurez-vous, vous aussi, trouvé une manière plus douce et plus solide de prendre soin de vous, des vôtres et de cette mémoire commune qui nous relie.
Sources
Arnold Van Gennep, Les Rites de passage (1909) — cadre des passages (séparation, marge, agrégation).
Victor Turner, “Liminality and Communitas” (années 1960-70) — dynamique sociale et symbolique des seuils.
Barbara Tedlock, The Woman in the Shaman’s Body (2005) — pratiques intuitives et observation empirique dans les traditions.
Anne Ancelin Schützenberger, Aïe, mes aïeux ! (1993) — transmissions familiales, prudences de lecture.
Rachel Yehuda et collègues — travaux sur transmissions intergénérationnelles liées aux traumas (revues et articles de référence).
Maurice Halbwachs, La Mémoire collective (1950) — comment la mémoire sociale se reconfigure.
Eduardo Menéndez, La enfermedad y la medicina: aproximaciones antropológicas (2003) — regards anthropologiques sur médecine et savoirs populaires.
Marisol de la Cadena, Earth Beings (2015) — cosmologies andines, pratiques de soin et relations au vivant.
Fonds d’archives (ex. : Archives départementales françaises, séries sur sages-femmes, médecine, police sanitaire) — procès-verbaux, mentions de professions, inventaires.
Ethnographies et enquêtes locales (projets universitaires et associatifs) — entretiens et collectages sur soins populaires en Europe, Afrique, Amériques.
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Sophie
Je n’ai jamais cherché à me tourner vers le passé, jusqu’au jour où j’ai compris qu’il vivait déjà en moi. À travers des récits oubliés, j’ai trouvé des clés qui éclairent ma propre histoire.
Depuis, ce lien avec mes ancêtres m’accompagne et me révèle chaque jour un peu plus qui je suis.